Présentation

Présentation et histoire

Une sainte patronne pour le groupement de Ferney

Texte issu de l’annonce diocésaine consultable ici.

Trois raisons

Le choix de Bakhita comme Sainte Patronne ne s’est pas fait par élection : c’est en quelque sorte le choix de la Providence, le choix de Dieu, Lui qui choisit souvent « ce qu’il y a de fou dans le monde, (…) pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, (…) pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, (…) pour réduire à rien ce qui est. » (1 Co 27-28).

Ce choix permet d’honorer la richesse et la diversité des figures de sainteté : les Saints de chez nous ont été adoptés sur tous les continents (Asie, Afrique, Amériques…) : ne convient-il pas d’accueillir chez nous les belles figures de sainteté qui viennent des autres continents ?

Un Saint Patron est un témoin de l’Amour de Dieu qui nous est donné pour nous aider à nous convertir, à mieux comprendre comment l’Amour de Dieu se décline de bien des manières, pour nous montrer un chemin de sainteté. L’important n’est pas de savoir s’il est noir, blanc, jaune ou rouge mais de savoir que l’Église a reconnu sa sainteté et que cette sainteté a quelque chose à nous enseigner. Dans ce monde où le pouvoir des puissants et de l’argent l’emporte, où une multitude de petits sont écrasés, humiliés, méprisés, le choix d’une Sainte qui a vécu l’esclavage est opportun pour nous aider à prendre conscience que la personne humaine doit être considérée avant les bénéfices qu’on peut en obtenir.

Une biographie de Sainte Joséphine Bakhita est consultable ici.

Quelques enseignements

Sainte Joséphine Bakhita n’a rien écrit, mais elle a laissé le récit d’une vie pleine d’enseignements parmi lesquels il est possible d’en retenir quelques-uns.

  • L’importance de la famille et de la dignité de chacun : elle montre l’exemple du don de soi, de l’amour du prochain, de l’attention au faible, au petit, à toute personne humaine.
  • La quête de Dieu inscrite dans le cœur humain : témoignant que si elle avait connu Dieu avant, ses épreuves auraient été plus faciles à porter, elle nous aide à comprendre notre responsabilité d’annoncer l’Évangile à tous ceux qui ne le connaissent pas.
  • Le pardon de l’impossible : affirmant que si elle était mise en présence de ceux qui lui avaient fait tant de mal, elle se mettrait à genoux et leur baiserait les mains car sans eux elle n’aurait pas rencontré Jésus, n’aurait pas été baptisée et ne serait pas devenue religieuse, elle nous invite à vivre ce pardon concrètement entre nous.
  • Le désir missionnaire : désirant que tous les gens de son pays puissent connaître Jésus, elle nous rappelle que la mission fait partie de notre être de baptisés. Elle nous enseigne notre devoir d’annoncer la Parole qui libère et ouvre à la Vie divine.
  • Son amour universel : son amour pour tous, particulièrement pour les enfants pauvres dont elle avait la charge, nous rappelle que nous sommes tous frères puisque nous avons le même Père.
  • Il faut aussi souligner sa foi inébranlable, son obéissance à toute épreuve, sa compassion, sa participation à la vie communautaire, son travail fait avec compétence, sérieux et beaucoup d’amour de Dieu et des autres : quoiqu’elle fasse, elle était avec Jésus et cela resplendissait dans sa manière de vivre. 
  • Une sainte femme : elle est la première femme africaine non martyre à être canonisée ; elle est un exemple important pour la société africaine, mais aussi pour la société occidentale. 
  • Une femme libérée de son esclavage et de son déracinement : libérée de son esclavage physique, elle peut intercéder pour libérer les femmes, les enfants et tous les hommes d’autres esclavages. Elle est aussi une parabole de la libération spirituelle qui nous concerne tous. Arrachée à son pays, elle a vécu en Vénétie où il y a aujourd’hui de nombreux émigrés ; elle encourage les immigrés à ne jamais perdre l’espérance, à trouver la liberté, la foi et l’amour dans le Christ, et les chrétiens à les accueillir avec humanité et charité.
  • Confiance en la Miséricorde : son attitude à la fin de sa vie peut aider ceux qui traversent la maladie ou s’approchent de la mort. Elle avait une grande confiance dans la Miséricorde du Seigneur et en l’intercession de la Vierge Marie. 

Historique du processus 

En janvier 2017, Sainte Joséphine Bakhita s’invite à Ferney lors de la semaine de prière pour l’unité, par une prédication du Père Roger Hébert ! Le père Jean-Philippe Bernard, curé du groupement paroissial, reçoit dans son cœur l’intuition de l’opportunité de confier à cette belle figure de sainteté la communauté formée par les trois paroisses de Ferney, Ornex et Prévessin ! En août 2018, il se rend en pèlerinage à son tombeau en Italie, à Schio, pour lui confier la paroisse ; il en ramène une photo qu’il place discrètement à l’entrée de la chapelle, en se disant qu’elle saura bien se faire aimer !

Le projet est proposé à toute la communauté lors de la fête paroissiale de septembre 2018 à laquelle le Père Roger Hébert est invité à présenter la Sainte : l’idée est progressivement bien acceptée par le conseil pastoral et la communauté paroissiale, malgré certaines réticences. 

Le 8 février 2019, la fête de Sainte Bakhita, précédée par une neuvaine de prière, est marquée par l’installation d’une photo de Bakhita dans l’église de Ferney, près de la statue de la Sainte Vierge, et par le début d’une prière communautaire après chaque Messe de semaine pour lui confier la paroisse et les malades.

Du 28 au 30 octobre 2019, 42 paroissiens se rendent en pèlerinage à Schio. C’est un beau moment de vie fraternelle, paisible et joyeuse, aussi bien que de recueillement auprès de la châsse de Sainte Bakhita. Peu à peu elle entre dans la vie des membres de la communauté paroissiale, obtenant de nombreuses grâces, jusqu’à la requête du Conseil pastoral auprès de l’évêque du diocèse. Cette démarche ne supprime pas les Saints Patrons des églises du groupement, elle veut donner un nouvel élan spirituel à l’unité de la communauté paroissiale du groupement, caractérisée par une diversité de milieux sociaux, de générations et d’origines culturelles. Bakhita est une belle figure de sainteté qui peut aider à se faire proches des personnes vivant un déracinement, avec des souffrances diverses (exclusion, solitude, pauvreté, diverses formes d’esclavage).