Découverte de l’église catholique de Ferney (suite)
2/ La forme de l’église :
Elle est centrée sur la nef (partie centrale de l’église) qui conduit au chœur.
A/ Le plan de l’église :
Il prend comme modèle le plan de la basilique civile romaine : un rectangle qui se termine par une abside, l’espace étant divisé en 3 nefs par une colonnade.
A l’arrière de l’abside, le clocher est accosté de deux sacristies.
B/ Nef :
Nef veut dire « vaisseau » en latin. (On utilise ce mot aussi pour désigner un grand bateau à voile.)
Imagine-toi dans une très grande barque guidée à sa proue par Jésus. Il est toujours présent (même s’il n’est pas visible). Il nous empêche de couler, Il nous aide à affronter nos tempêtes. Les flots sont représentés sur les frontons des chapelles, sur les fonts baptismaux et les confessionnaux. La croix, c’est à dire le Christ, les domine. La croix nous sauve.
Aux 3 entrées de l’église, lorsque tu pénètres dans la nef, tu peux te rappeler ton baptême en trempant tes doigts dans l’eau des bénitiers qui t’accueillent. En te signant (faisant le signe de croix), tu fais acte de foi. A ta gauche en entrant, tu trouveras une ancienne cuve baptismale ; une autre a été déplacée et se trouve désormais dans le chœur.
Lève les yeux : Le plafond et les trompe-l’œil fleuris te rappellent la voûte céleste qui promet les beautés du royaume de Dieu. Le Christ au bout de la nef te tend les bras.
Les colonnes délimitent la nef du péristyle ou déambulatoire, qui permettait de circuler tout autour de l’église sans déranger les fidèles et le prêtre lors des offices. Ce péristyle est désormais occupé par des bancs qui invitent plus de monde à la messe.
C/ La table de communion :
Au bout de la nef, se trouvent deux marches qui conduisent au chœur (visualisé par des carreaux en damier). Autrefois, une clôture en fer forgé (la table de communion), séparait le chœur de la nef. Regarde au sol, tu trouveras les trous qui en maintenaient les pieds.
Cet élément architectural à hauteur d’appui séparait le côté sacré (chœur : lieu de célébration de la messe) des fidèles qui se présentaient devant la table de communion généralement agenouillés, pour recevoir l’hostie.
Cette table de communion ornée de plusieurs cadres sur lesquels 4 têtes d’ange et leurs ailes et 4 palmes entouraient un chrisme.
*Le chrisme ou « monogramme du Christ » est un symbole chrétien formé par les deux majuscules grecques X (chi) et P (rhô), la première étant apposée sur la seconde.
Ces deux lettres sont les premières du mot Χριστός qui signifie Christ. Elles sont souvent accompagnées de la première et de la dernière lettre de l’alphabet grec α (alpha) et ω (oméga). Celles-ci encadrent le chrisme, symbolisant ainsi que Dieu est le tout, le commencement et la fin.
Tu pourras retrouver le chrisme ainsi que l’alpha et l’oméga, dans le chœur, sur la face de l’ancien maître- autel (blanc) et sur la façade de l’église.
La table de communion a été retirée après 1965 (concile de Vatican II) et les fidèles avancent désormais jusqu’aux marches du chœur en procession pour recevoir la sainte communion.
D/ Le chœur :
Le chœur est la partie la plus importante et la plus sacrée de l’église. Tu y trouves les 3 pièces principales:
l’ambon :
(table de la Parole; c’est sur ce pupitre que sont lus les extraits de la Bible au début de la messe. On se nourrit de la Parole de Dieu. Le prêtre commente les textes par une homélie). Fait en bois vers 2010 par un artisan de la paroisse, il a été conçu pour s’harmoniser avec l’ancien maître-autel.
Autrefois, lorsque les micros n’existaient pas, les textes et l’homélie étaient lus et prononcés d’une chaire appuyée à une colonne au milieu de la nef. Cette chaire n’existe plus mais elle a été démontée et des éléments ont été utilisés pour le nouvel autel et en décoration dans une des chapelles.
l’autel :
Tu peux voir 2 autels ; un au centre du chœur et un autre en arrière-plan (le maître-autel)
Nouvel autel : (la table centrale sur laquelle sont consacrés le pain et le vin par le prêtre.) qui est au centre du chœur n’est pas l’autel prévu à la construction de l’église.
Le nouvel autel sur lequel figurent les 4 évangélistes (de gauche à droite Luc, Mathieu, Marc, Jean) et au centre une ancre et la croix, a été assemblé à partir de l’ancienne chaire qui était placée près de l’une des colonnes de la nef.
Ancien autel (maître-autel blanc en arrière plan) : À la construction de cette église, c’est sur cet autel qu’était célébrée la messe. Jusqu’en 1965 (fin du Concile de Vatican II), le prêtre célébrait, le dos tourné à l’assemblée avec des prières en latin. L’ancien autel, fait de bois orné de guirlande de blé et de vigne à l’antique sur fond blanc n’est plus utilisé. Le visage du Christ est peint sur un chrisme doré ; il est encadré de deux autres médaillons sur lesquels sont inscrits : alpha et oméga.
Que se passe-t-il à l’autel ? Dans l’église, on célèbre des sacrements, qui sont des moments où, à travers des gestes particuliers, Dieu agit pour changer notre cœur et nous fait grandir. Lorsque tu entres dans une église, tu vois qu’il y a différents endroits pour vivre ces moments où tu peux recevoir Jésus. L’autel est un des lieux les plus importants.
Le prêtre se tient à l’autel face aux fidèles et reproduit gestes et paroles de Jésus. A ce moment Dieu Père, l’Esprit Saint et Jésus sont vraiment présents. Le fidèle peut lever les yeux et voit la nuée ouverte au-dessus de l’autel, la colombe et Jésus sur la croix et les anges qui glorifient le Seigneur.
La messe est un miracle : nous pouvons être présents « en direct » à la mort et à la résurrection de Jésus. Avec lui, ressuscité, nous célébrons la grande fête de l’action de grâce. C’est une grande prière de merci à Dieu qui est faite.
Jésus est mort la veille de la fête de la Pâque (fête qui rappelle le passage des Hébreux de la mort à la vie quand ils ont quitté l’Egypte à l’état d’esclave pour revenir en Terre Promise sous la conduite de Moïse.) Lors de cette fête Jésus avait mangé avec ses disciples et célébré la grande action de grâce, un grand merci à Dieu. Il leur avait donné du pain et du vin en disant : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. » A chaque messe, le prêtre répète exactement ces mots sur le pain et le vin. Par l’Esprit saint, le pain (les hosties) et le vin deviennent le corps et le sang de Jésus.
A la fin de la messe, il reste souvent des hosties consacrées. Celles-ci sont alors déposées dans le tabernacle, posé sur le maître-autel. La présence de Jésus dans les hosties consacrées est signalée par une petite veilleuse rouge sur le côté.
Le tabernacle a souvent la forme d’un très beau coffre orné. Ici, il a la forme d’un temple (le temple de Jérusalem), dont la porte est ornée d’un ange portant une épée sur une nuée. (Représentation de l’archange Saint Michel, gardien du tabernacle ou de Jésus qui fait le lien entre le ciel et la terre. « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée ». Matthieu 10, 34)
À gauche du chœur tu vois une petite table où l’on dépose ce qui est nécessaire à un repas. C’est la crédence. Le prêtre y dépose avant la messe : la burette d’eau, la burette de vin, le ciboire (coupe à couvercle qui contient les hosties), le calice (coupe qui reçoit le vin) et la patène (petite assiette qui reçoit la grande hostie) et des linges.
Les fonts baptismaux :
À ta droite tu trouves les fonts baptismaux (grande cuve sur un pied recouvert d’un dôme bleu.) Initialement placé à l’entrée de l’église, il a été changé de place vers 2010 afin que tous les fidèles puissent assister au baptême, s’unir dans la prière et s’engager à accompagner le nouveau baptisé. Le couvercle bleu en forme de dôme est constellé d’étoiles, cerclé de vagues, surmonté d’un globe entouré d’un serpent vaincu par la croix. (Par l’eau du baptême, le baptisé accède au royaume des cieux et ses péchés sont vaincus par le Christ.)
Lors du Baptême : tu deviens enfant de Dieu, notre Père par 4 signes : le baptême de l’eau, le linge blanc, le Saint Chrême, la lumière .
Le baptisé est plongé dans l’eau, ou on lui verse un peu d’eau sur le front. On est lavé, purifié, on ressort tout neuf et c’est pour cela qu’on revêt ensuite un vêtement blanc. Le baptême fait participer à la mort et à la résurrection de Jésus. Le prêtre marque le baptisé du signe de la croix et marque son front d’une trace d’huile sainte (le saint chrême) qui signifie que le baptisé a reçu l’amour de Dieu pour toujours (Marc 1, 9-11). Le parrain allume une bougie au cierge pascal, signe de la Résurrection.
Tu as remarqué qu’aux différentes entrées de l’église, il y a des bénitiers (petites vasques d’eau bénite) dans lesquelles on plonge les doigts ; en se signant on se rappelle le signe du baptême.
Dans cette église, le tabernacle est encadré de 3 hauts cierges anciens, à gauche du chœur sur l’une des colonnes tu aperçois un ancien élément métallique qui soutenait le cierge pascal. Jésus est la lumière. Le cierge pascal est placé dans le chœur pendant toute la période pascale (les 50 jours de Pâques à la Pentecôte) et pour les baptêmes et les funérailles. Il nous rappelle que le Christ est vivant pour toujours.
Lorsque tu fais face au chœur, tu peux apercevoir derrière le maître-autel, une statue de Marie qui tient Jésus. Elle est essentielle, car par son « oui » à mettre au monde Jésus, Dieu s’est fait chair et a sauvé le monde. Elle est le tabernacle incarné.
E/ Les chapelles :
Contourne le chœur par le péristyle. Tu passes à gauche devant l’orgue et la chapelle de Saint François de Sales. Tu trouves son pendant en face : la chapelle de Saint Joseph. Entre les deux, la chapelle de la Vierge Marie.
Les messes privées, qui pouvaient être dites, à la construction de l’église, en même temps que la messe principale par un autre prêtre, n’y sont plus célébrées depuis Vatican II (1965). Les autels et tabernacles, petits temples, ornés de hampes de feuillages sur un calice recevant une hostie toute blanche, sont ornés à l’identique de l’ancien maître-autel : guirlandes de laurier et tête d’ange ailé.
La chapelle de la Vierge Marie est mise en valeur par une coupole qui rappelle celles qui dominent les basiliques. Une table de communion ornée de tête d’ange sépare le déambulatoire de cette chapelle.
La statue de Marie insiste sur la royauté de Marie qui tient un sceptre et porte une couronne. Elle est surmontée de plusieurs angelots. De part et d’autre de la chapelle deux médaillons en trompe-l’œil nous révèle le visage de Jésus meurtri par une couronne d’épines. C’est Jésus souffrant (larmes et gouttes de sueurs). Face à lui Marie pleure, elle participe à la souffrance de son fils sur son chemin de croix.
Voici ce que les diverses inscriptions nous indiquent : elle est Mater amabilis (adorable mère), Regina Caeli (reine des cieux), Regina Amababilis (adorable Reine), RV : reine du Verbe (de Dieu), MA : adorable mère, Mater cristi : mère du Christ.
F/ La sacristie et la chapelle d’adoration
La sacristie (entre la chapelle de Saint François de Sales et la chapelle de Notre Dame): est une annexe de l’église où sont conservés les éléments nécessaires au culte, les registres de la paroisse et où le prêtre et les enfants de chœur se préparent. L’accès au grenier et au clocher se fait par cette entrée.
La pièce, (entre la chapelle de Notre Dame et la chapelle de Saint Joseph) est une ancienne sacristie dédiée dorénavant à l’adoration, c’est un vrai lieu de recueillement et de silence. Un tabernacle, dans le recoin à gauche, renferme une grande hostie consacrée. Jésus est présent et le fidèle peut le contempler et l’adorer après avoir ouvert les deux battants. Le priant s’unit à Dieu dans la contemplation.
Sur le mur de gauche, tu aperçois un autre panneau de l’ancienne chaire et un abat-voix (toit de chaire destiné à rabattre la voix du prêtre vers les fidèles qui l’écoutent) sur lequel est sculptée une colombe (l’Esprit Saint de Dieu qui anime et guide le prêtre pendant son homélie).
Face à toi, au-dessus d’un autel, posé sur d’anciens fonts baptismaux, deux tableaux. L’un représente Jésus en croix encadré de saint André à gauche et Saint François d’Assise à droite, au pied de la croix Sainte Marie-Madeleine est agenouillée. La copie d’un tableau de Rembrandt met en scène le repas partagé par les disciples d’Emmaüs et Jésus (Luc 24,13-35).
En face à droite une statue de Saint Antoine de Padoue et l’enfant Jésus et tout à ta droite une statue de Saint Vincent de Paul et des orphelins recueillis par son œuvre.
G/ Les confessionnaux :
Revenons vers l’entrée de l’église : Tu as dû apercevoir deux petites cabines en bois stylisées avec des anges, des flots. On y recevait le sacrement de réconciliation (appelé aussi sacrement de pénitence ou de confession). Ce sacrement est une rencontre au cours de laquelle Dieu te pardonne tous tes péchés et te réconcilie avec la communauté. Le péché, le mal que je peux faire, abîme ma relation entre les hommes et entre les hommes et Dieu. Dieu nous aime tant qu’il désire guérir ce mal. Il appelle les prêtres à être son instrument pour écouter et pardonner. Il nous pardonne au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. C’est Dieu qui agit et qui guérit.
Ce sacrement se recevait dans cette église dans les confessionnaux qui permettaient de vivre le Pardon discrètement. Maintenant, le prêtre confesse en introduisant un vrai dialogue avec le pénitent en étant en vis-à-vis et cela peut se passer hors de l’église.
H/ Les vitraux :
Avant, la majorité des chrétiens ne savaient pas lire. Les images étaient donc très importantes pour l’Eglise. Elles permettaient de faire du catéchisme. Les vitraux permettaient de découvrir toutes sortes de scènes bibliques. Les croyants apprenaient à reconnaître les personnages grâce à leur symbole : l’agneau qui accompagne Jésus, la colombe qui représente le Saint-Esprit, ou les évangélistes, en train d’écrire.
Les vitraux laissent passer la lumière du soleil, tout en la transformant. Cela rappelle que le chrétien croit en la présence de Dieu, et qu’Il nous donne sa lumière pour nous faire vivre. Les vitraux ont également le rôle d’embellir la maison du Seigneur.
Monseigneur Devie n’avait pas le projet d’installer des vitraux peints. Son intention était de garder une lumière plus blanche et tamisée afin de faciliter le recueillement et l’attention axée sur le tabernacle.
Après quelques années (1863), de nouveaux vitraux (ceux actuels) plus lumineux et figuratifs furent commandés. La lumière multicolore vient porter le témoignage édifiant de quelques saints sur les fidèles : Sainte Catherine d’Alexandrie, Saint André, l’Adorable Mère (Marie « Mater Amabilis »), notre tout aimant (Jésus « Amator Noster »), Saint François de Sales, Sainte Anne (mère de Marie).
Suite de la visite … Témoins de la foi